Tête inclinée, mains tendues vers le ciel ou bien jointes, yeux clos. Des dizaines de partisans de Donald Trump se sont rassemblés pour prier dans un square de Milwaukee (Wisconsin), en cette fin de dimanche 14 juillet, peu avant l’ouverture de la convention républicaine. Un grand portrait de Donald Trump est déroulé sur la pelouse. La veille, une balle a frôlé la tête de leur candidat, en Pennsylvanie. A quoi tient la vie ? « A Dieu ». Pour ces militants, fervents croyants, le miracle qui s’est produit – malgré la mort d’un spectateur – confirme à la fois le caractère hors norme du milliardaire et offre une preuve d’intervention divine.
Maggie, 59 ans, ne veut pas donner son nom par méfiance des médias. Elle porte une croix en argent élégante autour du cou et une casquette à la gloire du mouvement MAGA (Make America Great Again). Ancienne agente d’assurances, elle vit dans le comté voisin de Kenosha, avec son mari, vétéran de l’armée. C’est « un miracle de Dieu », estime-t-elle, si Donald Trump est en vie. Prier est indispensable, car « notre situation est désastreuse, et elle ne peut être réparée que de là-haut. » Samedi, elle nettoyait la maison lorsque son mari, qui regardait le meeting de Butler (Pennsylvanie), a hurlé. Donald Trump était à terre.
Maggie a commencé à passer des coups de fil dans toutes les directions. « J’étais à la fois sous le choc, horrifiée et très énervée. Ce type de 20 ans n’aurait jamais dû pouvoir approcher si près. Il y a un échec catastrophique des services de sécurité. » Croit-elle à la possibilité d’une campagne soudain plus apaisée ? Pas un instant. « Trop de gauchistes ont la tête tellement dans le cul, je ne sais même pas comment ils respirent. Ce gamin a bien été motivé par un parti. Et c’est des conneries de dire qu’il était inscrit chez les républicains. »
« En avant, soldats chrétiens ! »
L’organisation conservatrice Turning Point Action (TPA), lancée par Charlie Kirk, avait organisé cette prière collective. Celle-ci n’a certes pas rassemblé une large foule, mais elle est un témoignage, parmi d’autres, de la montée en puissance d’un nationalisme chrétien, confondant volontiers politique et religion. Donald Trump, qui a bénéficié une nouvelle fois du soutien massif des évangéliques lors des primaires républicaines, puise régulièrement dans leur rhétorique.
En février, s’exprimant dans le Tennessee lors d’une convention de médias chrétiens, il avait assuré que la gauche cherchait à « enlever les croix où elle le peut et les couvrir de drapeaux dédiés à la justice sociale. » Après la tentative d’assassinat de samedi, Donald Trump lui-même, dans un accès de foi qui ne lui ressemble guère, a noté sur son réseau Truth Social que « Dieu lui seul a empêché l’inimaginable de se passer. »
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