Le colistier ne peut pas être une femme ni de couleur. En résumé, ce doit être un homme blanc pour ne pas effrayer l’électorat modéré américain. Le processus de sélection du candidat à la vice-présidence des Etats-Unis invité à faire campagne aux côtés de Kamala Harris, femme, Californienne, de père jamaïcain et de mère indienne, était, dimanche 4 août dans sa phase finale. Le nom de l’élu pourrait être dévoilé dès lundi, juste avant une grande tournée électorale qui débutera mardi soir en Pennsylvanie puis mercredi dans le Wisconsin, deux Etats bascule décisifs, qui se donnèrent à Donald Trump en 2016 et à Joe Biden en 2020.
Dimanche, Mme Harris, selon la presse américaine, a rencontré dans sa résidence de l’observatoire naval des Etats-Unis, à Washington, au moins trois des prétendants – le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, 51 ans ; le sénateur de l’Arizona Mark Kelly, 60 ans ; et le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, 60 ans, qui font figure de favoris. Elle s’est aussi entretenue dès vendredi avec le secrétaire fédéral aux transports, Pete Buttigieg, 42 ans, pendant une heure et demie, selon Reuters. On ne sait pas si le gouverneur du Kentucky, Andy Beshear, 46 ans, et celui de l’Illinois, J. B. Pritzker, 59 ans, se sont entretenus directement avec la candidate démocrate à l’élection de novembre.
L’enjeu est d’évaluer l’« alchimie », le lien personnel entre la possible présidente et son futur vice-président. Selon ses conseillers, cités par le New York Times, Kamala Harris accorde une importance décisive aux relations personnelles. Pour la rencontrer, les principaux prétendants ont tous annulé les événements auxquels ils étaient censés participer, en particulier Josh Shapiro qui devait lever des fonds dans les Hamptons, résidence chic des riches new-yorkais sur Long Island.
Depuis dix jours, la sélection des possibles candidats était tout sauf affective. Ces derniers ont subi, le plus souvent par zoom, un processus de sélection et de vérification impitoyable, qui s’étend habituellement sur des semaines voire des mois. L’examen a été supervisé par un ancien procureur général, Eric Holder, et son équipe d’avocats du cabinet Covington & Burling. Le choix de M. Holder marque l’emprise renouvelée de Barack Obama sur le camp démocrate : cet Afro-Américain, natif du Bronx, fut procureur général des Etats-Unis sous le mandat de l’ancien président, de 2009 à 2015.
L’objet de la manœuvre est d’identifier les éventuelles failles du futur candidat à la vice-présidence, qui seraient susceptibles de torpiller le futur « ticket » démocrate.
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