L’ancien président américain Donald Trump a été blessé mais se porte bien, après avoir été la cible de tirs lors d’un meeting, samedi 13 juillet, à quelques jours de son investiture officielle comme candidat républicain à la présidentielle de novembre lors de la convention de Milwaukee (Wisconsin). Il a été évacué avec du sang sur l’oreille. Avant que les agents ne l’emmènent jusqu’à un imposant véhicule noir, il a levé un poing en direction de la foule, en signe de défi. « J’ai été touché par une balle qui a transpercé le haut de mon oreille droite », a affirmé Donald Trump sur sa plate-forme Truth Social. « Il est incroyable qu’un tel acte puisse se produire dans notre pays », a-t-il ajouté. M. Trump « est en sécurité », a fait savoir le Secret Service.
« Ce soir, nous avons eu ce que nous appelons une tentative d’assassinat contre notre ancien président, Donald Trump », a confirmé Kevin Rojek, l’agent du Federal Bureau of Investigation (FBI) chargé de l’enquête. Le FBI a identifié le tireur comme étant « Thomas Matthew Crooks, 20 ans, de Bethel Park, Pennsylvanie », selon un communiqué cité par les chaînes de télévision NBC et CBS.
Outre le tireur présumé, un spectateur a été tué et deux autres ont été grièvement blessés, a annoncé le Secret Service, chargé de la protection des présidents et ex-présidents. Le lieutenant-colonel George Bivens, de la police d’Etat de Pennsylvanie, a confirmé que la victime parmi les participants au meeting avait été tuée par le tireur et non par la riposte policière et que deux autres personnes avaient été grièvement blessées. « Les tirs étaient dispersés », a-t-il précisé, refusant toutefois de spécifier l’arme utilisée par le tireur.
« Laissez-moi prendre mes chaussures »
Le président démocrate, Joe Biden, qui doit affronter le candidat républicain à l’élection de novembre, s’est dit « soulagé » d’apprendre qu’il est apparemment en bonne santé, disant espérer pouvoir lui parler dès samedi soir. « Tout le monde doit condamner » de telles violences, a-t-il affirmé dans une allocution télévisée.
Ce meeting à Butler, en Pennsyvlanie, était le dernier de Donald Trump avant la convention républicaine qui débute lundi, et au terme de laquelle il doit être officiellement investi candidat du Parti républicain à la présidentielle.
L’ancien président, qui venait de commencer son discours par une de ses habituelles tirades sur les migrants qu’il accuse son successeur démocrate d’avoir laissé massivement entrer dans le pays, a aussitôt été mis au sol par les agents du Secret Service. Des cris d’effroi ont fusé dans l’assistance. Au bout de quelques instants, Donald Trump s’est relevé, sans sa casquette rouge, entouré par les agents. « Laissez-moi prendre mes chaussures », l’a-t-on entendu leur dire. Il a ensuite été escorté depuis l’estrade jusqu’à sa voiture, levant le poing en l’air à plusieurs reprises en signe de défi, sous les acclamations de ses partisans.
Conséquences imprévisibles
« On a vu beaucoup de gens se jeter à terre, l’air confus. J’ai entendu les coups de feu, ça sonnait comme quelque chose entre des pétards et un pistolet de petit calibre », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) sur place un sympathisant, John Yeykal. « Tout à coup, des coups de feu ont retenti, quelqu’un derrière moi semble avoir été touché, a déclaré au site Politico Dave McCormick, le candidat républicain au Sénat dans l’Etat de Pennsylvanie. Il y avait beaucoup de sang, et puis le Secret Service a encerclé le président Trump. »
L’auteur présumé des tirs se trouvait à l’extérieur de l’enceinte en plein air où se déroulait le meeting, a déclaré sur la chaîne CNN le procureur du comté de Butler, Richard Goldinger.
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« Pas de place pour la violence politique dans notre démocratie », a réagi sur X l’ex-président démocrate Barack Obama. Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s’est dit « horrifié ». Elon Musk a apporté son soutien à Donald Trump et lui a souhaité un « prompt rétablissement ».
Les conséquences de cet événement sur la campagne sont encore imprévisibles. Ces derniers jours, l’attention se focalisait sur les doutes quant à l’état de santé physique et mentale de Joe Biden, 81 ans, et sa capacité à affronter Donald Trump, 78 ans, depuis leur débat du 27 juin, marqué par la performance calamiteuse du candidat démocrate. Quelque vingt parlementaires de son propre camp l’appellent désormais à se retirer.
L’intéressé a lui-même répété, vendredi à Detroit, dans le Michigan, qu’il restait dans la course. « Je suis candidat et nous allons gagner », a-t-il lancé, galvanisé par ses partisans. Il a également reçu, samedi, un soutien de poids, celui de la figure de la gauche américaine Bernie Sanders qui, dans une tribune au New York Times, a appelé les démocrates « à cesser les chamailleries et pinaillages ».