Le sénateur Bernie Sanders, figure de la gauche américaine, a appelé samedi 13 juillet à garder Joe Biden comme candidat des démocrates à la présidentielle, malgré la pression mise sur le président pour se retirer en raison de doutes sur son état de santé.
« Assez ! M. Biden n’est peut-être pas le candidat idéal, mais il sera le candidat et doit être le candidat. Et avec une campagne efficace qui parle aux familles travailleuses de leurs besoins, il va non seulement battre M. Trump, mais le battre largement », a déclaré l’élu de 82 ans dans une tribune au New York Times, appelant les démocrates « à cesser les chamailleries et les pinaillages ».
Assailli par des parlementaires qui lui demandent de se retirer et les vives critiques sur son état physique et mental, Joe Biden a assuré qu’il sera bien candidat. La lente saignée au sein du parti démocrate se poursuit, sans pour l’instant tourner à l’hémorragie. Communiqué après communiqué, ce sont maintenant près d’une vingtaine de parlementaires qui ont demandé à Joe Biden de se retirer de la course à la Maison Blanche.
Malgré leurs désaccords assumés, notamment sur le soutien militaire de Washington à Israël en dépit des nombreuses victimes palestiniennes à Gaza, Bernie Sanders continue de voir en Joe Biden « le président le plus efficace de l’histoire contemporaine des Etats-Unis et le meilleur candidat pour battre Donald Trump, un démagogue et un menteur pathologique ».
Tous les sondages depuis le débat indiquent que la prestation calamiteuse de Joe Biden, si elle fait flamber les inquiétudes des Américains sur sa capacité à gouverner encore longtemps, ne fait pas beaucoup bouger les lignes électorales. Mais beaucoup semblent donner un avantage relatif au républicain pour novembre. La tendance la plus inquiétante pour le démocrate reste son retard persistant dans certains Etats décisifs.
Bernie Sanders, opposant de Joe Biden aux primaires démocrates en 2020, a affiché son soutien samedi, affirmant qu’il ferait « tout ce qui est en [son] pouvoir pour voir le président Biden réélu ». « Oui. Je le sais : M. Biden est âgé, coutumier des gaffes, a la démarche raide, et a eu un débat désastreux face à M. Trump. Mais je sais aussi cela : une élection présidentielle n’est pas un concours de divertissement. Elle ne commence ni ne se finit par un débat de quatre-vingt-dix minutes », écrit-il.
Le sénateur de 82 ans prend également exemple des récentes élections législatives françaises : « Il est temps de tirer une leçon des forces progressistes et centristes en France qui, malgré leurs profondes différences politiques, se sont unies cette semaine pour battre de manière franche l’extrémisme de droite. »