Il a consacré sa vie à étudier les grandes espèces pélagiques, requins, thons ou espadons, afin de gérer durablement leurs populations et de comprendre l’impact du dérèglement climatique. Après des années à l’université de Miami, en Australie et aux Nations unies, le chercheur David Die venait de rejoindre comme chef d’équipe, en octobre 2024, l’Agence météorologique et océanographique américaine (NOAA), l’un des principaux centres mondiaux de recherche sur le climat, la météo et les ressources marines. L’aboutissement d’une carrière pour ce scientifique de 65 ans. Tout a basculé le 27 février, lorsqu’il s’est vu notifier son licenciement par un mail générique qui lui laissait une heure trente pour vider son bureau. Un choc.
« Je venais d’avoir une évaluation avec ma supérieure, qui a qualifié mon travail d’excellent. Je me suis beaucoup investi. Même si j’étais en période d’essai pour trois ans, c’est une très mauvaise surprise », raconte-t-il. Plus de 800 employés de la NOAA, en période probatoire, ont été renvoyés le même jour que David Die, et 500 autres sont partis après avoir accepté une offre de démission, de sorte qu’environ 10 % des 13 000 salariés ont quitté l’agence, selon les calculs du New York Times.
La saignée pourrait se poursuivre, conséquence de l’offensive contre la science du climat menée à un rythme effréné par l’administration du président américain Donald Trump, un climatosceptique qui qualifie le réchauffement de « canular ». Vendredi 7 mars, des dizaines de milliers de scientifiques ont manifesté dans le monde pour dénoncer cette agression envers la science.
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