
La Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) ne prévoit désormais qu’une seule baisse de taux d’ici la fin de 2024, contre trois lors de sa réunion de mars, en raison d’une inflation qui refuse de retourner autour de 2 %. C’est l’enseignement essentiel de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed, qui s’est achevée mercredi 12 juin. L’institution a laissé, comme prévu, ses taux inchangés, supérieurs à 5,25 %, au niveau le plus élevé depuis 2006. Dans le détail, onze des dix-neuf membres du comité misent sur une seule baisse de 0,25 % d’ici fin décembre, les autres anticipant soit deux baisses soit le statu quo en 2024.
La prudence des banquiers centraux et de leur président, Jerome Powell, s’explique par la persistance de l’inflation et par la bonne tenue des créations d’emplois. La Fed a revu à la hausse sa prévision d’inflation pour 2024, à 2,6 % au lieu de 2,4 % attendus en mars. Elle continue de prévoir, pour l’année, une croissance soutenue de 2,1 % et un chômage limité à 4 %.
« Notre économie a fait des progrès considérables… Le marché du travail est mieux équilibré grâce à une forte création d’emplois et à un faible taux de chômage », a déclaré M. Powell. « L’inflation a considérablement diminué, passant d’un pic de 7 % à 2,7 %, mais elle reste trop élevée. Nous sommes fermement déterminés à ramener l’inflation à notre objectif de 2 % afin de soutenir une économie forte qui profite à tous. »
Le problème reste le logement
Les banquiers centraux ont certes pris en compte le bon chiffre de l’inflation pour le mois de mai publié mercredi matin, en plein milieu de ses travaux, mais elle en veut plus avant de baisser ses taux. « Nous considérons les chiffres d’aujourd’hui comme un progrès, mais nous ne pensons pas avoir la confiance nécessaire pour commencer à assouplir notre politique [monétaire] à ce stade », a poursuivi M. Powell.
Sur un an, la hausse des prix s’est établie en mai à 3,3 % et à 3,4 % hors énergie et alimentation. Ce dernier chiffre est le meilleur enregistré depuis avril 2021. Au mois le mois, les prix ont été stables en mai et n’ont crû que de 0,16 %, hors énergie et alimentation. Les consommateurs ont notamment bénéficié d’un recul des coûts de l’énergie de 3,6 % en un mois.
Le problème reste le logement, qui représente près d’un tiers de l’indice et dont les prix demeurent trop élevés. Ils ont progressé de 0,4 point sur un mois et de 5,4 % sur un an. « La baisse est plus lente que ce que les gens espéraient », a déploré Michael Pugliese, économiste chez Wells Fargo. Il n’empêche, l’humeur était positive, mercredi. « Je pense que ces chiffres renforcent le discours désinflationniste, selon lequel l’inflation est presque rentrée dans la bouteille », a déclaré Mark Zandi, économiste en chef chez Moody’s, à la chaîne CNBC.
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