Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, dont la réélection est contestée, a rejeté vendredi 9 août toute « négociation » avec la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado, estimant qu’elle devait répondre « des crimes commis ».
« En ce qui concerne la négociation, je pense que la seule personne qui doit négocier avec Machado dans ce pays est le procureur général, qu’elle se rende à la justice et réponde des crimes qu’elle a commis », a déclaré M. Maduro au terme de sa convocation devant la Cour suprême, qu’il a saisie pour faire valider sa victoire à l’élection du 28 juillet.
Plus tôt dans la journée, Maria Corina Machado avait affirmé dans un entretien à l’Agence France-presse (AFP) qu’elle offrirait « des garanties et sauf-conduits » au président Nicolas Maduro s’il quittait volontairement le pouvoir après sa réélection contestée. M. Machado a également souligné que les « forces internationales sont conjointement responsables de ce qui se passe au Venezuela », appelant à plus d’implication de la communauté internationale.
« Piratage informatique »
« Maduro a complètement, absolument, perdu sa légitimité », a-t-elle asséné. « Tous les Vénézuéliens et le monde entier savent qu’Edmundo Gonzalez a gagné haut la main et que Maduro a l’intention d’imposer la plus grande fraude de l’histoire de ce pays. Mais il n’y parviendra pas. »
Le Conseil national électoral (CNE) avait ratifié le 2 août la victoire de M. Maduro avec 52 % des voix, sans rendre public le décompte exact des voix et les procès-verbaux des bureaux de vote, assurant avoir été victime d’un piratage informatique.
Selon l’opposition, qui a publié les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs – dont la validité est rejetée par M. Maduro – Edmundo Gonzalez Urrutia, qui avait remplacé au pied levé Maria Corina Machado, déclarée inéligible, a remporté le scrutin du 28 juillet avec 67 % des voix. L’opposition ainsi que de nombreux observateurs estiment que le piratage avancé par le CNE est une invention du gouvernement pour ne pas publier les documents électoraux.