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Au Liban, Israël et le Hezbollah se sont mis d’accord sur un cessez-le-feu


Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lors d’une déclaration télévisée, mardi 26 novembre 2024, à Jérusalem.

Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est censé commencer au Liban, mercredi 27 novembre à 4 heures locales (3 heures, heure de Paris), après plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l’armée israélienne et la formation libanaise armée.

L’heure de la trêve, pour laquelle les Etats-Unis et la France œuvrent depuis des semaines, a été annoncée par le président américain, Joe Biden, qui a salué l’annonce en soirée, par le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de l’approbation du cessez-le-feu par le cabinet de sécurité israélien.

Dans un communiqué commun, M. Biden et son homologue français Emmanuel Macron ont déclaré que leurs pays allaient veiller à ce que l’accord de cessez-le-feu au Liban soit « mis en œuvre dans son intégralité et appliqué ». Ils ont assuré que cet accord « protégerait » Israël de la « menace » du Hezbollah, s’engageant à œuvrer pour le renforcement des « capacités » de l’armée libanaise et le redressement de l’économie du pays.

Dans un message publié sur le réseau social X, M. Macron a exhorté les responsables politiques libanais à aboutir « sans délai » à l’élection d’un président afin de restaurer la « souveraineté » du pays.

M. Biden a aussi affirmé mardi que les Etats-Unis allaient mener une nouvelle initiative « dans les jours à venir » « pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages et à la fin de la guerre sans le Hamas au pouvoir ».

Le premier ministre libanais, Najib Mikati, a salué une « étape fondamentale » vers la stabilité régionale, et annoncé un renforcement de la présence de l’armée libanaise dans le Sud, à la frontière avec Israël.

Echanges de tirs avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu

Le Hezbollah assurait qu’il continuerait à combattre Israël tant que se poursuivrait l’offensive à Gaza, tout en se disant ouvert à un cessez-le-feu. Sans réagir dans l’immédiat à l’annonce du cessez-le-feu, le mouvement chiite a revendiqué en soirée des tirs vers le nord d’Israël ainsi que le lancement de drones sur des « cibles militaires sensibles » à Tel-Aviv, « en réponse au ciblage de la capitale Beyrouth et aux massacres commis par l’ennemi israélien contre des civils ».

Un peu plus tard, et avant l’entrée en vigueur supposée du cessez-le-feu, l’armée israélienne a ordonné l’évacuation de zones du centre et de la banlieue de Beyrouth.

Avant le feu vert israélien final à l’accord de trêve, M. Nétanyahou avait dit que la durée du cessez-le-feu dépendrait « de ce qui se passera au Liban ». « En accord total avec les Etats-Unis, nous maintenons une totale liberté d’action militaire » au Liban, a-t-il ajouté : « Si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer, nous attaquerons. »

Une trêve au Liban permettra à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne », et d’« intensifier » sa pression sur le Hamas, contre lequel il mène une offensive meurtrière dans la bande de Gaza en représailles à son attaque sans précédent sur le sol israélien du 7 octobre 2023, a-t-il dit. Il s’est félicité que le Hezbollah, dont Israël a largement décimé la direction, tuant notamment fin septembre son chef charismatique Hassan Nasrallah, ne « soit plus le même ». « On les a renvoyés des décennies en arrière », a-t-il fait valoir.

L’annonce de l’accord est intervenue après qu’Israël a pilonné mardi le centre de Beyrouth, et sa banlieue sud, bastion du Hezbollah, comme jamais depuis qu’il a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements visant le mouvement dans le pays voisin, puis y a entamé le 30 septembre des opérations au sol dans le Sud. Les bombardements au cœur de Beyrouth ont tué au moins dix personnes, selon les autorités libanaises.

Une frappe a encore visé en soirée un bâtiment dans le quartier commerçant central de Hamra, a constaté un journaliste de l’Agence France Presse. L’armée israélienne a elle fait état de nouveaux tirs de projectiles visant le territoire national en provenance du Liban.

« Une erreur historique », selon le ministre de la sécurité israélien

Israël était sous pression internationale pour accepter un accord. Le site d’information américain Axios avait indiqué avant l’annonce de l’accord que son projet prévoit une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l’armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour laisser l’armée libanaise s’y déployer. Le plan inclut la mise en place d’un comité international pour surveiller son application, selon Axios.

La diplomatie internationale s’est appuyée sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.

Figure de l’extrême droite alliée de M. Nétanyahou, Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité nationale, a fustigé dans l’accord « une erreur historique ». Le maire de Metula, ville israélienne du nord vidée de ses habitants par les tirs du Hezbollah, a aussi argué qu’il n’instaurerait pas une paix durable dans la région.

La guerre qui fait rage depuis octobre 2023 dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas s’est propagée au Liban après un an d’échanges de tirs de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise. Israël affirme vouloir neutraliser dans le sud du Liban le Hezbollah, qui a ouvert un front contre lui le 8 octobre 2023 en soutien au Hamas, pour permettre le retour de quelque 60 000 habitants du nord chassés par ses tirs.

Selon le ministère de la santé libanais, près de 3 800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre. Les hostilités ont déplacé quelque 900 000 personnes, selon l’ONU. Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en treize mois.

Le Monde avec AFP

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