![Mahamudu Bawumia, le vice-président et candidat du Nouveau Parti patriotique à l’élection présidentielle du samedi 7 décembre, à Accra, le 5 décembre 2024.](http://img.lemde.fr/2024/12/06/0/0/6720/4480/664/0/75/0/8d8a3f1_1733482718203-000-36pk8qu.jpg)
Leur premier face-à-face remonte à l’élection présidentielle de 2008, lorsque chacun occupait encore la place de colistier de leurs candidats respectifs à l’élection présidentielle. Seize ans plus tard, Mahamudu Bawumia, candidat du Nouveau Parti patriotique (NPP), et John Dramani Mahama, porte-étendard du Congrès démocratique national (NDC), s’affrontent une nouvelle fois ; cette fois pour la conquête de la magistrature suprême.
Pour obtenir la victoire à la présidentielle du samedi 7 décembre, John Dramani Mahama, 66 ans, ancien chef de l’Etat (2012-2017), chef de file du principal parti d’opposition et favori du scrutin selon les sondages de Fitch Solutions, Economist Intelligence Unit et de l’institut ghanéen Global Info Analytics, compte sur son expérience. Député depuis 1996, « il base la crédibilité de son programme sur les réussites de son bilan lorsqu’il était président », explique Kobby Mensah, politologue à la Ghana Business School. Son mandat à la tête du Ghana a notamment été marqué par des investissements dans les infrastructures routières, portuaires, énergétiques et dans l’éducation.
A l’inverse, le vice-président et candidat du parti au pouvoir, Mahamudu Bawumia, 61 ans, « semble tout faire pour se différencier de l’actuelle administration de Nana Akufo-Addo, pour laquelle il a pourtant officié pendant huit ans », poursuit Kobby Mensah. Une posture qui l’amène à faire campagne contre des mesures instaurées par le gouvernement qu’il a servi, à l’image de la E-levy, une taxe sur les transactions électroniques qui avait déclenché des manifestations avant son adoption, en 2022.
Tout miser sur la digitalisation
Cette prise de distance s’explique par la piètre situation économique dans laquelle se trouve le Ghana au terme de la présidence de Nana Akufo-Addo : le pays est en défaut de paiement de sa dette depuis deux ans, l’inflation reste toujours très élevée, après un pic historique à plus de 54 % en décembre 2022, et le cedi, la monnaie locale, peine à se stabiliser après sa chute.
Pour cette élection, Mahamudu Bawumia a donc choisi de tout miser sur la digitalisation du Ghana, qu’il présente comme « la quatrième révolution industrielle ». Si le processus a déjà été entamé ces huit dernières années, le candidat du NPP entend notamment rendre l’ensemble de l’administration publique du pays accessible numériquement et débarrasser progressivement les transactions de l’argent liquide.
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