Un défenseur de l’environnement qui luttait contre la déforestation de l’Amazonie péruvienne a été retrouvé mort dimanche 14 juillet, ont dénoncé lundi des représentants de communautés indigènes, évoquant « un assassinat ».
Porté disparu depuis 23 jours, Mariano Isacama, opposé aux cultivateurs de feuilles de coca dont le Pérou est parmi les premiers producteurs, a été retrouvé mort dimanche sur les rives de la rivière Yurac, dans le district d’Aguaytia de la région d’Ucayali, 500 kilomètres à l’est de Lima.
« Hier [dimanche], notre frère indigène a été retrouvé assassiné, soyons clairs, assassiné », a déclaré Willy Pino, représentant de la Fédération indigène des communautés Kakataibo (Fenacoka), lors d’une conférence de presse.
« Nous demandons une fois de plus aux autorités de mener les enquêtes nécessaires et de clarifier les faits, car nous avons besoin de transparence », a déclaré Jamer Lopez, de l’Association interethnique pour le développement de la jungle péruvienne. Le parquet et la police ont annoncé l’ouverture d’une enquête.
Willy Pino a par ailleurs annoncé que les communautés indigènes de la région entendaient s’armer pour se défendre des cultivateurs de coca liés au narcotrafic. « Puisque l’Etat ne fait pas son travail, la nation kakataibo va commencer à se défendre elle-même », a-t-il averti. En décembre, un leader kakataibo, Benjamin Flores Rios, avait été tué chez lui.
La culture de feuilles de coca pour la production de cocaïne et l’exploitation minière illégale, sources de déforestation, exposent les peuples indigènes de la forêt amazonienne aux violences des trafiquants. Selon l’ONG Global Witness, au moins 54 défenseurs de l’environnement ont été tués au Pérou depuis 2012, plus de la moitié étant des membres de peuples autochtones.
