Aux Etats-Unis, un Pakistanais soupçonné d’avoir des liens avec l’Iran a été inculpé, a annoncé mardi 6 août le ministère de la justice, qui l’accuse d’avoir cherché à assassiner des personnalités politiques afin de venger la mort du général iranien Qassem Soleimani en 2020.
« Depuis des années, le ministère de la Justice travaille sans relâche pour contrer les tentatives de l’Iran de riposter contre des responsables américains à l’assassinat du général iranien Soleimani », a déclaré le ministre Merrick Garland dans un communiqué. Ressortissant pakistanais lié à l’Iran, Asif Merchant a été arrêté et il est poursuivi pour « meurtre au moyen de tueurs à gage », a annoncé Merrick Garland, aux côtés du directeur du FBI Christopher Wray et du procureur fédéral de Brooklyn à New York Breon Peace.
Interpellé le 12 juillet par des agents du FBI s’étant fait passer pour des tueurs à gage puis placé en détention, « Merchant, travaillant pour d’autres à l’étranger, est soupçonné d’avoir planifié le meurtre de responsables gouvernementaux des Etats-Unis sur le sol américain », a accusé le procureur Peace. Sans identifier les personnalités visées, le ministre de la justice a écarté « tout lien » entre l’accusé et la tentative d’assassinat de l’ex-président Donald Trump en Pennsylvanie le 13 juillet, après des rumeurs d’un complot de l’Iran.
« Cette affaire n’est pas la dernière »
Ce Pakistanais de 46 ans a été arrêté juste avant de quitter les Etats-Unis et il est considéré par Washington comme « étroitement lié à l’Iran » du fait qu’il a une femme et des enfants à Téhéran, en plus d’une autre famille à Karachi, au Pakistan. Pour le directeur du FBI Christopher Wary, ce recours à des tueurs à gage « est tout droit tiré des méthodes iraniennes ».
« Le ministère de la Justice a instruit nombre d’affaires contre des individus agissant pour le compte du gouvernement iranien visant à tuer des Américains aux Etats-Unis », a rappelé le ministre Garland. « Ces menaces devraient continuer et cette affaire n’est pas la dernière », a-t-il prévenu.
L’Iran est la bête noire des Etats-Unis. Leurs relations diplomatiques sont rompues depuis 1980. Il y a tout juste deux ans, Téhéran avait qualifié de « ridicules » des accusations de la justice américaine, selon laquelle un membre des Gardiens de la Révolution avait comploté pour tuer John Bolton lorsqu’il était conseiller à la sécurité nationale du président d’alors Donald Trump.
Sous la présidence Trump, le 3 janvier 2020, le général Soleimani, qui était l’architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient et le chef de la Force Qods chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, avait été tué par une frappe de drone américain à Bagdad, en Irak.