
Des ouvriers ont commencé, lundi 10 mars, à Washington à effacer une fresque aux couleurs du mouvement de protestation antiraciste Black Lives Matter (« les vies noires comptent »), qui se trouvait dans le viseur des Républicains.
Le mouvement de dénonciation du racisme et des violences policières Black Lives Matter avait éclaté en 2020 à la suite de la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par un policier blanc de Minneapolis.
La maire démocrate de Washington, Muriel Bowser, avait commandé la fresque et rebaptisé l’intersection Black Lives Matter Plaza, en juin 2020, après des jours de manifestations contre les violences policières à cet endroit.
Mais la fresque était dans le viseur des Républicains depuis le retour à la présidence de Donald Trump, déjà en fonction au moment de Black Lives Matter.
« D’autres chats à fouetter »
« C’est historique, et maintenant ils disent en gros que ça n’a pas eu lieu », a regretté lundi auprès de l’Agence France-Presse une Afro-américaine, venue jeter un dernier coup d’œil à l’inscription en lettres jaunes Black Lives Matter sur le bitume, dans une rue située non loin de la Maison Blanche, alors que des marteaux-piqueurs s’attaquaient à la chaussée.
La semaine dernière, la maire Muriel Bowser avait dit, sur le réseau social X, avoir « d’autres chats à fouetter que de se battre pour ce qui a été très important pour nous et pour l’histoire ». « Nous nous concentrons aujourd’hui sur le fait de garantir la survie de nos habitants et de notre économie », avait ajouté l’édile, qui craint que les licenciements massifs de fonctionnaires fédéraux décidés par le président des Etats-Unis et par son allié Elon Musk nuisent aux finances de la ville.
Interrogée pour savoir si le retrait de la fresque avait été décidé sous la pression de la Maison Blanche, Muriel Bowser avait refusé de rentrer dans les « détails ». « Mais je pense qu’on peut affirmer sans prendre de risque que des gens ne l’aiment pas, ne l’aimaient pas. »