Emmanuel Macron s’est exprimé, après un échange téléphonique, mercredi soir, avec son homologue égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi. Dans un communiqué diffusé par l’Elysée, les deux hommes ont averti que tout « déplacement forcé de la population palestinienne à Gaza comme en Cisjordanie serait inacceptable. Il s’agirait d’une violation grave du droit international, d’une entrave à la solution à deux Etats et d’un facteur de déstabilisation majeur pour l’Egypte et la Jordanie ». « L’avenir de Gaza doit s’inscrire non pas dans la perspective d’un contrôle par un Etat tiers, mais dans le cadre d’un futur Etat palestinien, sous l’égide de l’Autorité palestinienne », a affirmé le Quai d’Orsay, tandis que la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a plus directement condamné les déclarations de Donald Trump, « dangereuses pour la stabilité et pour le processus de paix ».
Dans le monde politique français, la gauche et des responsables du bloc central ont condamné la proposition du président américain, même si, d’une manière générale, les responsables politiques français ne se sont pas bousculés pour réagir. La sortie du président des Etats-Unis n’a pas semblé à l’ordre du jour des Républicains (LR), tandis qu’aucun élu du Rassemblement national n’a réagi. Sollicitée par nos journalistes, Marine Le Pen n’a pas donné suite. L’exil forcé des Gazaouis proposé par Donald Trump ressemble à une proposition formulée par la leader d’extrême droite française après les attaques terroristes contre Israël du 7 octobre 2023. Marine Le Pen suggérait alors que l’Egypte accueille la population civile gazaouie, sans préciser si cette solution était provisoire ou non.