Dans la recherche des dizaines de milliers de disparus de la très meurtrière guerre russo-ukrainienne, il y a beaucoup d’angles morts, de non-dits et de silences. En Russie, la chape de plomb fait que beaucoup de familles restent sans nouvelles de leurs parents portés disparus au combat. En Ukraine, où la recherche des disparus s’effectue dans un climat nettement plus démocratique, certaines difficultés demeurent vertigineuses. Le fait que les soldats morts sur le champ de bataille n’aient fréquemment plus de corps reconnaissable n’est pas la moindre.
Le ministère de la santé ukrainien a signé, le 4 décembre, un accord avec la Commission internationale pour les personnes disparues (ICMP), une organisation intergouvernementale qui a son siège à La Haye (Pays-Bas), afin de créer un vaste système centralisé de collecte de données destiné à identifier les disparus. L’Integrated Data Management System, qui sera opérationnel en 2025, permettra de croiser des données telles que l’ADN, les empreintes digitales et la dentition avec des informations ante mortem (photographies, fractures, tatouages, etc.) et les résultats d’examens post mortem des médecins légistes.
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