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Un rapport d’Amnesty International qualifie la guerre en cours à Gaza de « génocide »


Des Palestiniens font la queue pour un repas à Rafah, dans la bande de Gaza, le 16 février 2024.

Pendant neuf mois, une équipe de chercheurs d’Amnesty International a recueilli les témoignages de plus de 200 Gazaouis, aussi bien des victimes des bombardements israéliens que des membres des autorités locales et des professionnels de la santé. Ils ont aussi analysé un vaste éventail d’images et de vidéos et examiné les déclarations des responsables gouvernementaux israéliens. Leur rapport de 300 pages, titré « Nous avons l’impression d’être des sous-humains », qui a été rendu public le 5 décembre, lors d’une conférence de presse à La Haye, qualifie la guerre en cours dans l’enclave palestinienne de « génocide ». Israël a réagi en parlant d’un rapport « inventé de toutes pièces ».

C’est le quatrième rapport d’une entité de défense des droits de l’homme à conclure à un génocide à Gaza. La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires occupés, Francesca Albanese, la Fédération internationale des droits de l’homme et le Comité spécial des Nations unies chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes étaient déjà parvenus à cette conclusion.

Les témoins interrogés par Amnesty entre octobre 2023 et juillet 2024 « veulent dire au monde que ce qu’ils traversent à un nom : c’est un génocide », a expliqué mercredi 4 décembre, de Ramallah, Budour Hassan, qui a dirigé sur place l’équipe d’enquêteurs de l’ONG. « Nos conclusions accablantes doivent retentir comme un signal d’alarme pour la communauté internationale : il s’agit d’un génocide, qui doit cesser immédiatement », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

« On a l’impression d’être des sous-humains »

« Certains [de ces témoins] ont perdu leur famille entière », a expliqué Budour Hassan. D’autres « vivaient dans les décombres » lorsqu’ils ont parlé avec Amnesty. « Ils nous ont dit qu’ils ne veulent pas voir leur histoire effacée, leur famille être oubliée. » Le rapport de l’ONG vise à lutter contre l’« inaction » et l’« indifférence », a expliqué Agnès Callamard.

La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée en 1948, définit ce dernier comme des « actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Sur les cinq actes énumérés par la Convention, trois sont actuellement commis par Israël dans la bande de Gaza, selon Amnesty : les meurtres de membres du groupe, les atteintes graves à leur intégrité physique ou mentale, et la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle.

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