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Face au retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le patron de la Fed, Jerome Powell, refuse de « spéculer » mais défend son indépendance


Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, à Washington, le 7 novembre 2024.

Au bout d’une demi-heure de conférence ennuyeuse, où le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, commentait, jeudi 7 novembre, la baisse d’un quart de points des taux directeurs de l’institution monétaire – décidée comme prévu par la banque centrale américaine –, la question a enfin été posée : démissionnerez-vous si le président Donald Trump vous le demande ? Réponse : « Non. » En a-t-il le droit ? « Non », a poursuivi sèchement M. Powell, précisant que ce n’était « pas permis par la loi ».

Ainsi, le patron de la Fed a campé son indépendance, deux jours après l’élection triomphale de Donald Trump. Lors de son premier mandat, le président républicain avait exploré la possibilité de limoger M. Powell – un républicain modéré qu’il avait pourtant nommé, en 2018 – et il a déclaré encore récemment qu’il voudrait avoir son mot à dire dans la politique monétaire des Etats-Unis.

Les juristes estiment que Donald Trump ne peut pas limoger le président de la Fed sans cause sérieuse. Son mandat court jusqu’en 2026 tandis qu’il est nommé au conseil des gouverneurs de l’institution jusqu’en 2028. Pendant le mandat que Donald Trump inaugurera le 20 janvier 2025, un seul siège arrive à échéance au sein de ce conseil. Même s’il peut nommer un nouveau président, le républicain n’aura pas la possibilité de remodeler le conseil, dont une partie est formée de professionnels des banques centrales régionales.

Ce jeudi, interrogé sur les risques d’interférences du président, M. Powell, décidément peu loquace, a répondu : « Je ne vais aborder aucune des questions politiques aujourd’hui. »

S’accorder quelques trimestres de répit

Pour être irréprochable et ne donner aucune prise et aucun prétexte aux attaques prévisibles de Donald Trump, Jerome Powell est resté le plus technique possible, refusant de prononcer le nom du président élu. Pourtant, la politique de ce dernier, qui a promis de baisser les impôts et d’instaurer un droit de douane sur les importations d’au moins 10 %, peut accentuer le déficit budgétaire du pays et relancer l’inflation.

Réponse du patron de la Fed : « A court terme, les élections n’auront aucun effet sur nos décisions de politique [monétaire]. Au-delà, nous ne savons pas quels seront le calendrier et la teneur des changements de politique. Nous ne savons donc pas quels seront les effets sur l’économie, ni si et dans quelle mesure ces politiques auront une incidence sur la réalisation de nos objectifs, un emploi maximal et une inflation contrôlée. Nous ne faisons pas de suppositions. Nous ne spéculons pas. »

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