L’escalade au Liban entre Israël et le Hezbollah électrise autant qu’elle divise l’Assemblée générale des Nations unies (ONU). Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité devait se réunir, mercredi 25 septembre à New York (18 heures locales, minuit à Paris), pour discuter des opérations lancées par Israël contre la milice soutenue par l’Iran.
Tandis que les frappes israéliennes ont déjà fait plusieurs centaines de morts en deux jours, et que le mouvement chiite réplique à coups de tirs de roquettes, l’idée est de tenter d’éviter une extension du conflit, après bientôt un an de guerre dans la bande de Gaza, dans la foulée des attaques du Hamas, le 7 octobre 2023.
Mardi, les mises en garde se sont multipliées de la part des chefs d’Etat et de gouvernement qui se succèdent cette semaine à la tribune de l’ONU, illustrant à la fois l’inquiétude et les tensions que cette nouvelle phase de violence génère entre Israël, ses alliés et les pays de la région, à commencer par l’Iran.
La crainte d’« un autre Gaza »
« Le Liban est au bord du gouffre », a mis en garde le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à l’ouverture des débats, redoutant que le pays ne devienne « un autre Gaza ». « Gaza est un cauchemar permanent qui menace d’emporter toute la région dans le chaos. A commencer par le pays du Cèdre. Le peuple libanais, le peuple israélien et les peuples du monde ne peuvent se permettre que le Liban devienne un autre Gaza », a-t-il martelé devant les représentants des 193 pays membres de l’ONU, dont une grosse centaine de chefs d’Etat et de gouvernement.
Un peu plus tard, Joe Biden, pour son ultime discours face à l’Assemblée générale, après son retrait de la course à la présidence au profit de Kamala Harris, est resté plus évasif. « Nous restons déterminés à empêcher une guerre plus large qui embraserait toute la région », a observé le président américain : « Malgré l’escalade, une solution diplomatique reste possible. »
S’il a réitéré son appel à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où les combats ont fait, en bientôt un an, plus de 41 000 victimes, selon les autorités de l’enclave contrôlée par le Hamas, le président américain n’a pas été aussi explicite concernant le Liban, en dépit de l’accélération des événements. Le dirigeant démocrate a mis en cause la « menace permanente » que représente l’Iran, le parrain régional du Hezbollah.
Divisions sur le conflit
« Nous avons toujours été au côté du Liban et nous continuerons de l’être », a, pour sa part, glissé Emmanuel Macron, lors de son arrivée au siège des Nations unies, dans l’après-midi. Le chef de l’Etat français s’est entretenu en fin de journée avec le président iranien, Massoud Pezeshkian, appelant à une « cessation des hostilités » au nord d’Israël. Il devait prononcer son discours devant l’Assemblée générale mercredi après midi, avant de filer pour le Canada, mais devrait laisser le tout nouveau ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, participer à la session d’urgence convoquée pourtant à la demande expresse de Paris.
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