Ces derniers mois, des voyageurs qui prenaient l’avion ont eu la divine surprise de découvrir qu’ils n’avaient plus forcément besoin, en passant les contrôles de sécurité des aéroports, de sortir de leurs valises cabine leurs ordinateurs ou tablettes en tous genres, ni leurs flacons de shampoing, parfum et autres tubes de crème. Mieux, ils pouvaient même y transporter des contenants de toute taille, sans risquer de se les voir confisquer ou d’être obligés de mettre leur bagage en soute. Et ce, grâce à de nouveaux scanners de détection des explosifs (EDS Cabin) qu’ont achetés certains aéroports, notamment ceux de Francfort en Allemagne ou Schiphol à Amsterdam.
Un règlement d’exécution de la Commission européenne, publié au journal officiel mercredi 31 juillet, vient de mettre fin à ce progrès pourtant fort appréciable. En partie du moins. Le matériel électronique n’est pas concerné mais, à compter du 1er septembre au plus tard, les aéroports devront de nouveau exiger des passagers qu’ils ne se munissent pas de bouteille de plus de 100 ml et qu’ils les extraient de leurs sacs au moment des contrôles de sécurité.
Pourtant l’Union européenne (UE) avait validé, en décembre 2021, l’utilisation de cette dernière génération de scanners. Depuis, « on a eu des remontées d’aéroports dans certains Etats membres, qui corroboraient ce que les Américains et les Britanniques avaient également constaté : dans certains cas, très rares, au-dessus d’une certaine quantité de liquide, ils détectent mal les explosifs », explique aujourd’hui la Commission.
Dans ce cas, pourquoi attendre un mois ? « Il s’agit d’une mesure de précaution et il fallait laisser le temps aux aéroports d’informer et de former le personnel », poursuit ce porte-parole de l’exécutif communautaire. La date a, par ailleurs, été arrêtée en accord avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, qui sont arrivés aux mêmes conclusions que Bruxelles. Mais les restrictions seront temporaires, assure la Commission, sans pour autant donner d’échéance.
Producteur chinois
En réalité, il y a eu une forte pression de Washington sur Bruxelles pour que l’UE s’aligne. La responsabilité de ce retour en arrière incombe « aux Etats-Unis qui ne veulent pas d’une libéralisation du contrôle des liquides », raconte une source proche du gestionnaire d’aéroports Groupe ADP, qui gère les trois plates-formes parisiennes d’Orly, Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG) et du Bourget. « Les Américains ont même commandé des tests » techniques pour justifier leur mise à l’écart, poursuit cet interlocuteur, qui ajoute, « qu’il y a un débat entre l’Europe et les Etats-Unis » sur l’utilisation de ces scanners dernier cri.
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