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l’armée russe mène des frappes sur Alep pour contrer l’avancée des groupes antirégime, selon l’OSDH


Un combattant membre de la coalition de groupes antirégimes tir dans le ciel d’Alep depuis l’une des places centrales de la ville syrienne, samedi 30 novembre 2024.

Une coalition de groupes hostiles au régime de Bachar Al-Assad, dominée par les islamistes radicaux de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), ont pris le contrôle de la « majeure partie » de la ville d’Alep, en Syrie, à la suite de trois jours d’une offensive éclair contre les forces gouvernementales, a rapporté, samedi 30 novembre, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’ONG, basée au Royaume-Uni, mais qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays, a aussi fait état de raids aériens russes nocturnes sur Alep, les premiers depuis 2016.

De son côté, l’armée syrienne a déploré des « dizaines » de morts et de blessés au sein de ses troupes, dans un communiqué publié samedi matin qui signale d’intenses batailles sur « plus de 100 kilomètres » entre les villes d’Alep et d’Idlib, au nord-ouest du pays. L’armée confirme par ailleurs que les combattants antirégime ont pu « pénétrer dans de larges parties des quartiers de la ville d’Alep ».

Lancée mercredi, l’offensive de HTC et de ses alliés constitue un coup dur pour le pouvoir. Ces violences sont les premières de cette ampleur depuis plusieurs années en Syrie, où les hostilités avaient globalement cessé entre les belligérants soutenus par différentes puissances régionales et internationales aux intérêts divergents dans cette guerre déclenchée en 2011.

Avec l’appui militaire crucial de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah, le régime de Bachar Al-Assad a reconquis en 2015 le contrôle d’une grande partie du pays, et, en 2016, la totalité de la ville d’Alep. Mais de vastes régions échappent encore à son contrôle : les rebelles islamistes contrôlent des pans entiers de la province d’Idlib et des territoires dans la province voisine d’Alep, ainsi que des secteurs de Hama et Lattaquié. Et de vastes régions du nord-est du pays sont aux mains des forces kurdes syriennes.

Trois cents onze morts depuis mercredi

Entrés vendredi à Alep, « le HTC et les factions alliées ont pris la majeure partie de la ville, des bâtiments gouvernementaux et des prisons », a déclaré l’OSDH. Sur place, ces combattants ont célébré leur entrée dans Alep, certains posant devant la citadelle historique, d’autres installant leur drapeau devant un poste de police arborant un grand portrait de M. Al-Assad, selon des correspondants de l’Agence France-Presse (AFP) sur place.

Selon le dernier bilan de l’OSDH, 311 personnes ont été tuées depuis mercredi – 183 combattants du HTC et leurs alliés, 100 soldats et membres des forces progouvernementales et 28 civils. Des médias d’Etat ont fait état de quatre civils tués dans un bombardement sur une résidence d’étudiants à Alep, ville de quelque deux millions d’habitants et poumon historique du pays d’avant-guerre. « La plupart des civils restent chez eux et les institutions publiques et privées sont presque complètement fermées », selon la radio progouvernementale Sham FM.

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D’après le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, les groupes rebelles, dont certains soutenus par la Turquie, ont rapidement pris de vastes secteurs d’Alep sans rencontrer de résistance significative. « Il n’y a pas eu de combats », et les forces du régime, ainsi que « le gouverneur d’Alep et les commandants de la police et de la sécurité, se sont retirés du centre-ville », a-t-il ajouté.

L’offensive a aussi permis aux rebelles de conquérir au moins 50 localités, dont la cité-clé de Saraqeb, au sud d’Alep, à l’intersection de deux autoroutes reliant Damas à Alep et à Lattaquié, selon l’OSDH. « Les lignes du régime se sont effondrées à un rythme incroyable qui a pris tout le monde par surprise », estime Dareen Khalifa, experte de l’International Crisis Group.

Raids de l’aviation russe

Le chef du « gouvernement » proclamé par le HTC à Idlib, Mohammad Al-Bachir, a affirmé jeudi que l’offensive avait été lancée après que « le régime a massé des forces sur les lignes de front et bombardé les zones civiles ».

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L’armée turque, qui contrôle plusieurs zones du Nord syrien, avait appelé vendredi à mettre « fin » aux « attaques » sur Idlib et sa région après une série de raids des aviations russe et syrienne. L’armée russe avait communiqué, vendredi, que son aviation bombardait des groupes « extrémistes » en Syrie, en soutien aux forces du régime.

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Le nord-ouest de la Syrie bénéficiait ces dernières années d’un calme précaire rendu possible par un cessez-le-feu instauré à la suite d’une offensive du régime en mars 2020, et parrainé par Moscou et Ankara. L’offensive rebelle a été déclenchée le jour où un accord de cessez-le-feu a été annoncé entre le Hezbollah et Israël, en guerre ouverte pendant plus de deux mois. Israël a bombardé également des sites du Hezbollah en Syrie.

L’Iran, également un allié du Hezbollah, et la Russie, qui ont réitéré leur soutien au pouvoir syrien, ont aidé militairement le régime de Bachir Al-Assad pendant la guerre civile, déclenchée en 2011 après la répression brutale par le pouvoir des manifestations prodémocratie. La guerre complexe en Syrie a fait un demi-million de morts et a déplacé des millions de personnes.

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