L’armée israélienne a annoncé, mardi 30 juillet, avoir effectué une « frappe ciblée » dans la banlieue sud de Beyrouth, qui visait un « commandant responsable » de la mort de douze enfants lors d’une attaque à la roquette samedi sur le plateau du Golan annexé. Des témoins ont également dit avoir entendu une forte détonation et vu un nuage de fumée dans le sud de la capitale libanaise.
Une source proche du Hezbollah, qui a requis l’anonymat, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que Fouad Chokr, le commandant militaire visé, avait survécu à la frappe. Deux personnes ont été tuées dans cette frappe sur le bastion du Hezbollah pro-iranien, selon la même source. « Le commandant visé joue un rôle de premier plan dans les opérations du Hezbollah contre Israël », a-t-elle précisé à l’AFP.
L’Agence nationale de presse libanaise (ANI) a annoncé qu’un raid ennemi avait ciblé « le Conseil de la choura du Hezbollah », équivalent du bureau politique du puissant groupe libanais, à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth. Un photographe de l’AFP sur place a vu que le dernier étage d’un immeuble de huit étages avait été touché et que des ambulances étaient arrivées sur les lieux de la frappe.
Samedi 27 juillet, en fin de journée, une roquette est tombée sur le village druze de Majdal Shams, sur le plateau du Golan, un territoire syrien occupé par Israël depuis 1967. Elle a explosé sur un terrain de football où des jeunes s’amusaient, tuant douze d’entre eux âgés de 10 à 16 ans, et faisant des dizaines de blessés. Ce drame a provoqué une vive émotion dans cette ville de 11 000 habitants proche de la frontière libanaise.
Ce tir de roquette a été imputé par Israël, comme par les Etats-Unis, au mouvement islamiste libanais, qui a démenti. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s’est rendu sur place lundi et a promis une riposte « sévère ». Quelques minutes après la frappe sur la banlieue de Beyrouth, le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, a, lui, estimé mardi soir que le mouvement islamiste libanais Hezbollah avait « franchi la ligne rouge ».
Mardi, l’armée israélienne avait déjà affirmé avoir touché une dizaine de cibles du Hezbollah au Liban, tuant un de ses membres. « Durant la nuit, Tsahal a frappé environ dix cibles terroristes du Hezbollah dans sept zones différentes du sud du Liban », a écrit l’armée sur Telegram. « En outre, lors de frappes aériennes et terrestres, Tsahal a éliminé un terroriste du Hezbollah dans la région de Beit Lif et a frappé un stock d’armes du Hezbollah, des sites d’infrastructures terroristes, des structures militaires et un lanceur dans le sud du Liban », affirme-t-elle. Un civil israélien a par ailleurs été tué mardi par la chute d’une roquette au kibboutz Hagoshrim, dans le nord d’Israël, selon les secours.
Guerre larvée
Depuis le 7 octobre 2023 et le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les échanges de tirs transfrontaliers entre le Hezbollah libanais et l’armée israélienne sont quasi quotidiens. Le Hezbollah affirme attaquer Israël pour soutenir son allié du Hamas et les Palestiniens de Gaza.
Selon les autorités israéliennes, 22 soldats et 24 civils ont depuis été tués par les tirs du Hezbollah. A ce jour, ces violences ont également fait au moins 531 morts au Liban, en majorité des combattants du Hezbollah mais aussi 105 civils, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse à partir de différentes sources.
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Sur le plateau du Golan occupé, environ 25 000 Israéliens vivent aux côtés de quelque 23 000 Druzes, une communauté dont la religion est issue de l’islam, qui se revendiquent pour la plupart syriens tout en ayant le statut de résidents en Israël. La plupart des habitants de Majdal Shams, essentiellement druzes, ont conservé la nationalité syrienne après l’annexion par Israël de leur territoire en 1981.