Une enquête a été ouverte à la suite d’une plainte déposée par la Ligue des droits de l’homme (LDH) sur les propos de l’ancien député Meyer Habib (apparenté Les Républicains), qui avait comparé la population de la bande de Gaza à « un cancer », a signalé, lundi 28 octobre, le parquet de Paris.
« Interrogé sur le plateau de Radio J [le 20 octobre 2023] sur la réponse militaire qui devrait être apportée par Israël [à la suite de] l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 ainsi que sur l’accueil de la population palestinienne, le député [Meyer Habib] habitué des propos polémiques a qualifié la population palestinienne de “cancer” et a tenu un discours alarmiste, hostile, invitant au rejet et à la haine de cette population », avait écrit sur son site Internet la LDH.
« La grande solidarité arabe ! Parce qu’ils savent aujourd’hui le cancer qu’est cette population. A qui on a tout donné. Israël est sorti de la bande de Gaza », avait répondu Meyer Habib à une question sur le refus de l’Egypte d’accueillir les Gazaouis fuyant les bombardements israéliens.
« Mes propos ont été sciemment dénaturés »
Une plainte a été déposée le 2 février par la LDH pour « injure publique aggravée et incitation à la haine à raison de l’origine ou de l’appartenance à une ethnie, une nation ou une race ». Cette plainte, reçue le 16 juillet, a entraîné l’ouverture d’une enquête confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes, a fait savoir le parquet, sollicité par l’Agence France-Presse.
« Mes propos ont été sciemment dénaturés », a réagi M. Habib auprès de l’AFP. « Je n’ai bien évidemment jamais visé l’ensemble de la population [gazaouie], mais uniquement les terroristes du Hamas ainsi que les milliers de civils gazaouis qui les ont hélas soutenus et accompagnés le 7-Octobre, comme ceux qui ont frappé et lynché les otages quand ils sont arrivés dans Gaza », a-t-il ajouté.
Elu en 2013 député des Français de l’étranger et proche du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, Meyer Habib a été battu lors des élections législatives anticipées en juillet. Il a partagé de nombreuses passes d’armes parfois très virulentes avec des députés de gauche depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
L’ancien député franco-israélien avait été visé en décembre 2023 par une demande de levée de l’immunité parlementaire formulée par trente-neuf députés de gauche et rejetée. Ces députés l’accusaient d’« apologie de crimes de guerre » israéliens dans la bande de Gaza. Il avait lancé par deux fois : « Et ce n’est pas fini ! », alors qu’était évoquée la mort d’un agent du Quai d’Orsay à la suite des bombardements israéliens sur un bâtiment d’habitation abritant des civils.