
Droite, gauche, centre et partis extrêmes sont au moins d’accord sur un point : le moment est historique pour l’Allemagne. Pour la première fois, un texte proposé par l’Union chrétienne-démocrate (CDU), plaidant pour un durcissement de la législation en matière d’immigration, a obtenu une courte majorité au Bundestag grâce aux voix du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD). Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’extrême droite avait toujours été tenue à l’écart de la vie parlementaire par les formations historiques du centre qui lui refusaient toute collaboration, alliance ou même vote commun, au nom de la doctrine du « cordon sanitaire ».
Le moment n’a rien de fortuit : les Allemands se préparent à se rendre aux urnes dans moins de quatre semaines, pour élire un nouveau Bundestag, le 23 février. Emmenée par Friedrich Merz, la CDU est favorite dans les sondages, avec environ 30 % des intentions de vote, suivie par l’AfD, autour de 20 %.
Le texte adopté mercredi 29 janvier a surtout une valeur symbolique. Il s’agit d’une motion non contraignante, à visée purement déclarative, mais présentée par Friedrich Merz comme une réponse à l’attaque au couteau meurtrière perpétrée par un réfugié afghan en situation irrégulière à Aschaffenburg (Bavière), le 22 janvier. Cette agression contre un groupe d’enfants en bas âge, qui a fait deux victimes dont un enfant de 2 ans, a suscité une vive émotion dans un pays encore endeuillé par l’attentat à la voiture bélier qui a eu lieu sur le marché de Noël de Magdebourg (Saxe-Anhalt), le 20 décembre 2024, causant la mort de six personnes. Il s’agit de la quatrième attaque meurtrière en Allemagne en huit mois.
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