Le Hezbollah devait sauver les apparences et rendre le change après une semaine qui a exposé sa grande vulnérabilité face à Israël. En réponse au sabotage de ses systèmes de télécommunications, puis à la décapitation du commandement de son unité d’élite Radwan, le parti chiite libanais a inauguré, dans la nuit du samedi 21 à dimanche 22 septembre, sa riposte en ciblant des sites militaires dans un rayon de cinquante kilomètres dans le nord de l’Etat hébreu, ce qui a forcé plus de 100 000 Israéliens à rejoindre des abris des heures durant, une victoire en soi, aux yeux du Parti de Dieu.
En lieu et place du « terrible châtiment » qu’il avait promis, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a donc opté pour une réponse graduée, visant à faire la démonstration de la résilience de sa formation et de sa capacité à étendre son champ d’action, sans provoquer une escalade incontrôlée. Dimanche, aux funérailles de deux hauts commandants du mouvement, tués vendredi dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth avec quatorze membres de la force Radwan et au moins trente-cinq civils, son numéro deux, le cheikh Naïm Qassem, a annoncé « une nouvelle phase » dans la bataille contre Israël.
Estimant que l’Etat hébreu n’est toujours pas prêt à s’engager dans une confrontation ouverte au Liban, les chefs du Hezbollah présentent comme une forme ultime de résistance la poursuite de la guerre d’usure qu’ils ont engagée, le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque du Hamas en Israël, en soutien à la bande de Gaza prise sous un déluge de feu. Cependant, cette guerre d’usure comporte un risque très élevé d’escalade, alors que les dirigeants israéliens font désormais du retour des populations déplacées dans le nord de leur pays une priorité et ont annoncé « déplacer le centre de gravité de la guerre vers le Nord ».
Détermination israélienne
Un climat de triomphalisme à peine dissimulé règne parmi les dirigeants civils et militaires israéliens. « Aucun pays au monde n’accepterait que ses villes soient sous le feu continuel de roquettes. Nous ne l’acceptons pas non plus. Nous prendrons toutes les actions nécessaires pour restaurer la sécurité et ramener notre population chez elle et en toute sécurité », a affirmé, dimanche, dans une déclaration vidéo, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou.
« La semaine écoulée a été la plus difficile dans l’histoire du Hezbollah. Nous allons continuer avec tous les moyens à notre disposition pour arriver à notre but : assurer le retour chez elles des communautés du nord d’Israël », a, pour sa part, assuré, le même jour, le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, devant les responsables militaires du commandement Nord.
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